Mont-le-Soie, centre européen du cheval

Une clairière dans la forêt, un manège de randonneurs, un outil de promotion du cheval wallon, le Centre Européen du Cheval de Mont-le-Soie est disponible pour l’expertise de vos chevaux avec son équipe au large panel de professions.

Mont-le-Soie et l’Ardennais, une histoire d’amour.

Mont-le-Soie a été longtemps un centre équestre isolé dans une clairière de 17 hectares en pleine forêt sur les hauteurs de Grand-Halleux pour les férus de randonnées-nature.

Longtemps cogéré avec la province du Luxembourg et un privé, le site peinait à sortir de sa léthargie. La province envisageait de le revendre…

Création d’une nouvelle asbl.

Devenu propriété de la Région Wallonne et lié par une convention-cadre, la gestion a été confiée en 2000 à une a.s.b.l. présidée par le Gouverneur honoraire de la Province de Luxembourg, Monsieur Bernard Caprasse, qui assure la présidence de son conseil d’administration. Le Centre européen travaille en étroit partenariat avec les autorités de la Wallonie et de la Province de Luxembourg , mais également avec l’Université de Liège (ULg) et la Ligue Equestre Wallonie Bruxelles (LEWB).

Toutes ses missions et objectifs du Centre Européen du Cheval de Mont-le-Soie visent à valoriser l’élevage équin en général et de Wallonie en particulier, que ce soit via le sport, via le tourisme, via la recherche vétérinaire, via la génétique ou via la structuration et la promotion commerciale de la filière équine.

Sa devise ? La science au service de la performance !

Naissance du vaste projet d’étude sur l’Ardennais.

Encouragé par le Ministre Happart, un projet centré sur le cheval ardennais fut mis en place en 2000. Il consistait à porter un œil plus « scientifique » sur cette race wallonne en voix d’extinction. C’est ainsi que l’Europe qualifie les races dont le cheptel ne dépasse pas 500 naissances par an. Le but était de pondérer d’un éclairage nouveau la mise en valeur de cette race qui fait partie de notre histoire et de notre patrimoine.

32 poulains ardennais débarquent.

C’est ainsi que 32 poulains ou pouliches de 6 mois, sélectionnés pour représenter le maximum de lignées ardennaises différentes entrent à Mont-Le-Soie. Ils participeront à l’étude selon un protocole mis en place par l’université de Liège, section sciences vétérinaires, par le Dr. Didier SERTEYN.

Aux petits soins.

Une fiche reprendra pour chaque poulain son nom, le naisseur et tout son arbre généalogique. Ensuite la mise en place du « test » peut commencer. D’abord il est paré par un professionnel, puis pesé. Ensuite vermifugé et vitaminé. Les poulains recevront les mêmes aliments et séjourneront par lots en prairie.

Tous les 3 mois, on les pèsera et parera les sabots . Et chaque membre, on effectuera une radiographie de toutes les faces du pied et cela jusqu’à l’âge de 3 ans.

Et de suite les enseignements tombent…

Nombreux seront les premiers enseignements. On peut interpréter les différences en fonction des sexes . On mesurera les paturons . Les différentes mesures de poids et de croissances donneront des tendances. On détectera éventuellement des anomalies cliniques qui seront annotées sur les fiches individuelles.

Devant un triple panel d’experts.

Ensuite, vint l’épreuve du jugement. C’est un panel de juges qui l’exercera, répartis en 3 groupes de 3 personnes. Ni le nom, ni le naisseur, ni la lignée des chevaux présentés n’étaient divulgués. Il y avait un groupe d’éleveurs aguerris, un groupe de débardeurs professionnels et un groupe de meneurs. Chacun devait apprécier le cheval présenté sur son modèle et sur sa locomotion. Les copies reprises à chaque passage seront collationnées par un secrétariat neutre.

Édifiant !

De ces notes, on extraira un classement. Et l’enseignement sembla assez édifiant… Grosso modo, chaque groupe a désigné les mêmes chevaux dans les 10 premiers, avec seulement quelques décalages de places attribuées.

La leçon majeure : l’œil du professionnel, même si sa finalité est différente (élevage, débardage, attelage) a pu mettre en avant les meilleurs. « Un bon cheval reste, pour tous, un bon cheval »…ce qui n’était pas aussi évident avant cet essai, il faut le dire…

Certains problèmes furent mis en avant.

Les recherches sur ces chevaux ont donné aussi d’autres enseignements. Et notamment, que plus de 50% des chevaux souffraient à des degrés divers d’ostéoarthrose. Cette pathologie se développe au cours de la croissance du jeune cheval donnant lieu à des malformations ostéo-articulaires. Elle peut se transformer en « OCD » ou ostéochondrite disséquante qui est la présence d’un fragment ostéo-cartilagineux au sein de l’articulation. En effet, dans les stades avancés, un fragment peut se détacher et se retrouver libre dans l’articulation, responsable alors de blocages et de boiteries.

Quelles lignées exemptes d’OCD !

Quant aux lignées… il n’est pas sûr que les recherches sur les souches aient permis de trouver des infos pertinentes sur le sujet. Par contre, ce qui semble admis est que les plus lourds proportionnellement pendant la croissance aient été plus prédisposés à la maladie. Il était donc impossible d’annoncer les noms des lignées indemnes. Cela aurait d’ailleurs été une arme à double tranchants si le nombre d’étalon sain avait été peu nombreux. La consanguinité aurait aggravé le préjudice dans le petit cheptel ardennais qui comptait à l’époque +/- 250 naissances. (les remarques en vert ont été changées par rapport au texte initial. Elles m’ont été judicieusement transmises par J-Ph. LEJEUNE acteur principal de cette étude à MLS.)

Mise à disposition pour le débourrage à l’attelage.

Que sont devenus ces chevaux ? Soit leurs propriétaires les ont repris, et les meilleurs d’entre eux ont été confiés sous contrat avec option d’achat à des meneurs. Ceux-ci s’engageaient à les débourrer et à les sortir en concours.

C’est ainsi que la douce Sibiche de Winjéa, qui n’était certes pas la meilleure, vint dans mes propres écuries. Elle fut préparée à l’attelage pour participer en 2008 à la Route du Poisson. Sibiche était attelée avec Una de Hockay, une petite jument ne toisant pas plus de 149 cm. pour près de 800 kg. Una était la mère de l’étalon Ricoeur M.O. F1 Cob et de la jument Ucha M.O. F1 Cob, tous les deux de l’élevage Olivier. Pascal Legrand mène pour l’équipe ardennaise leurs filles respectives Bloom M.O. et Citelle M.O. Una avait un gros problème… Elle avait pris la mauvaise habitude de se dresser lors son premier démarrage à l’attelage sur les postérieurs, droite comme un i… Mais cela n’a jamais découragé le moins du monde mon jeune groom de l’époque, Colin Reginster, qui toisait lui au-dessus du mètre nonante…

Le Centre européen du Cheval de Mont-le-Soie, un outil performant.

Depuis quelques années, le  » Centre Européen du Cheval de Mont-le-Soie  » est devenu un outil performant au service du cheval tant pour la recherche sur le système locomoteur que pour le développement d’infrastructures sportives.

Les objectifs principaux de l’a.s.b.l.

• la recherche équine en collaboration avec la Faculté de Médecine vétérinaire de l’Université de Liège (Ulg).
• la valorisation des produits issus de l’élevage wallon.
• la location d’infrastructures sportives.
• l’organisation d’événements sportifs équestres comme la première Route Européenne des chevaux de Traits en 2004.
• la formation dans le cadre des métiers du cheval.

• Et notamment, elle effectue des examens pour la prévention du lymphœdème progressif des membres des étalons .
• Ou encore, le dépistage OCD chez les poulains nés en Wallonie.
• Ou dans le cadre des Ecuries Wallonnes, depuis 2003, met en place une stratégie de promotion et de valorisation des chevaux élevés en Région wallonne (complet, dressage, endurance, jumping et cette année 2021 attelage et poneys).
• Elle est un réseau d’alerte contre les myopathies atypiques.

Siège de Linalux.

Mont-le-Soie est également le siège de Linalux depuis 2013, anciennement à Ciney. Les activités de Linalux relèvent essentiellement de la gestion d’étalons (récolte de semence, congélation, conservation de sperme, services d’expédition, gestion sanitaire) mais également des inséminations.

Amon, étalon ardennais suédois, est admis à vie à la monte publique pour le stud-book ardennais. Il est indemne de lésions ostéo-articulaires et a performé à l’attelage sous la conduite de Félix-Marie Brasseur. A chacune de ses participations à Libramont, il a remporté l’épreuve et été élu cheval du jour. Il est disponible à la saillie au Centre à un prix démocratique et intéresse principalement des éleveurs tournés vers l’utilisation sportive du cheval de trait. De plus, il a été présenté au show d’étalons à Linalux le 1/05/09. La collaboration avec Linalux a également permis de stocker des paillettes disponibles pour la reproduction via insémination artificielle en sperme congelé.

Renseignements : +3280/216 556 ou info@montlesoie.be

Patrick BERT