La domestication du cheval.

Cet article fait suite à mon article intitulé : « En route vers la domestication du cheval » publié sur ce même site des Ardennais Belges.

L’apprivoisement du cheval.

Quelques 8 000 ans avant notre ère, (date approximative d’extinction des équidés dans les Amériques), un début de domestication des chevaux utilisés comme source de nourriture en Eurasie pourrait avoir contribué à préserver l’espèce, du fait de son maintien en captivité.

Les peuples traditionnels de chasseurs-cueilleurs ont systématiquement apprivoisé des animaux issus d’espèces sauvages, généralement en élevant un bébé animal dont les parents ont disparus.

Poulain perdu sans sa mère…

Ces animaux ne sont pas nécessairement « domestiqués ».

Jusqu’à la période du néolithique, on les chassait dans les plaines pour la viande.

Suite au réchauffement climatique et la raréfaction des grands herbivores, la sédentarisation progressive permettra petit à petit les premières notions d’élevage.

L’être humain n’en est pas à sa première domestication avec le cheval. Celle-ci intervient plus tard qu’avec le chien, le mouton, l’âne, le porc ou encore le bœuf.

Sans doute un des premiers animaux à être domestiqué…

Les chevaux sont alors gardés en enclos. Ils sont ensuite consommés, devenant une source de protéines. Ce rapport proie-prédateur marque la plus grande partie de l’histoire commune de l’Homme et du cheval.

Attestée dès le Paléolithique inférieur, l’hippophagie est l’un des premiers modes d’alimentation humaine carnée. On atteste aussi de la traite des juments pour leur lait.

D’abord pour sa viande, la domestication de l’espèce pourrait donc l’avoir peut-être sauvée de l’extinction…

La domestication du cheval commence.

La domestication est l’ensemble des processus qui conduit l’espèce humaine à maîtriser puis à utiliser le cheval à son profit.

De nombreuses théories sont avancées tant en termes d’époque, du nombre de foyers de domestication, que de types de chevaux domestiqués.

Plus tardive que pour les autres espèces animales « alimentaires », la domestication du cheval est difficile à dater avec précision.

Les premiers « apprivoisements» pourraient remonter à la fin du Paléolithique supérieur, vers 8 000 ans av. J.-C.

La première preuve archéologique d’une domestication remonte à 3 500 ans av. J.-C. dans les steppes au nord du Kazakhstan.

Mais on peut situer les premiers signes de domestication du cheval au Néolithique (autrement appelé « âge de la pierre polie ») vers 6 000 ans avant notre Ère.

L’utilisation du cheval commence à se différencier.

Peu à peu, l’élevage sélectif entraîne une distinction des chevaux selon leur usage, la traction ou la selle. On remarque aussi un accroissement de la variété des robes du cheval domestique.

La domestication modifie aussi le génome (ensemble du matériel génétique d’une espèce codé dans son ADN) du cheval.

La domestication s’effectue par « degrés », un contrôle humain s’établissant sur les naissances. Ceci peut être détecté sur les squelettes déterrés grâce aux changements mesurables dans l’accroissement de la taille.

On parle de la date de 4 000 ans av. J.-C. comme la plus vraisemblable pour parler d’une véritable « domestication » du cheval. L’apparition d’usures dentaires liées au port du mors, et des représentations de chevaux en tant que symboles de pouvoir en témoignent. On peut aussi le confirmer grâce aux artéfacts (objets fabriqués par l’homme), ou équipements retrouvés dans les sépultures, tel un char.

Après la sangle, un type de mors primitif.

L’utilisation de chevaux se répand rapidement à travers l’Eurasie pour le transport, les travaux agricoles et aussi la guerre.

L’utilisation du cheval influence considérablement l’histoire et les progrès de l’humanité. Il permet l’essor des civilisations et du commerce sur de vastes territoires.

Pourquoi le cheval est-il sorti du lot ?

Voici quelques raisons les plus souvent évoquées…

Les chevaux gardés en captivité constituent une réserve de viande facilement accessible aux populations humaines. Ainsi, on cite, habituellement, comme motif principal amenant à leur domestication, la volonté d’obtenir une source de nourriture.

Les poulains sont relativement petits et faciles à manipuler. Grégaires, ils ont besoin de compagnie pour prospérer.

Les données historiques et modernes montrent que les poulains peuvent se rapprocher des humains ou d’autres animaux domestiques pour répondre à leurs besoins sociaux. Ainsi, la domestication a peut-être commencé avec de jeunes chevaux gardés comme animaux de compagnie sur une période de quelques années. Et cela avant que l’on découvre que ces animaux peuvent être montés ou mis au travail…

Les qualités du cheval lui permettent aussi une rapide reconnaissance et une forte diffusion dans les sociétés humaines. En effet, il est deux fois plus rapide qu’un bœuf au pas et dix fois plus qu’un homme à pied. Il est aussi naturellement bâti pour la course.

La morphologie de sa bouche se révèle particulièrement adaptée à la mise en place d’un système de contrôle avec des lanières et un mors.

C’est, de plus, un animal grégaire respectant un rapport hiérarchique. L’homme aura vite fait de prendre la place du dominant dans ce nouveau couple.

Aussi évoqué souvent, le cheval est particulièrement énergique et généreux dans l’effort.

Rênes en transhumance…

En fin, un autre avantage du cheval sur d’autres animaux domestiqués comme montures, tels que le renne, réside dans l’absence de migration saisonnière des troupeaux.

Conclusions sommaires.

De ce fait, l’équitation de travail (gardiennage de troupeaux de bovins et d’ovins) et la chasse deviennent de possibles facteurs de motivation à domestiquer les chevaux. Avant que sa mobilité n’en devienne une qualité essentielle dans l’art de la guerre !

A suivre…

Patrick BERT.